« Plutôt que de maudire les ténèbres, allumons une chandelle, si petite soit-elle... » LaoZi
Si cette situation de confinement est là, bien désagréable, c'est qu'elle à quelque chose à nous dire, sur nous-même, individuellement, et collectivement, à plusieurs registres et à plusieurs niveaux.
Quelque chose d’essentiel.
C’est une invitation au sens. Au bon sens. Pour chacun, et tous.
Et c’est une invitation individuelle au dé-confinement.
Aux coming-out !
A révéler ce qui est enfermé, caché au plus profond de nous, tapis derrière des carapaces de protection : nous-mêmes.
Ce confinement forcé invite au déconfinement volontaire.
Comme un ultimatum montrant nos ultimes atomes : un trésor caché, confiné au fond de nos cellules qu’il nous est demandé de déployer.
Voici pourquoi, et comment…
“ Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre” Marc Aurèle, empereur romain, philosophe stoïcien”.
Oui c’est difficile.
Souvent inconfortable, pénible, voire douloureux.
Des familles séparées, des personnes isolées, des peurs paniques de la maladie, qui font parfois faire des sottises, des promiscuités dans des espaces confinés créant des tensions, la peur du manque, des enfants terrifiés ou intenables…
Des arnaques s’attaquant aux plus fragiles.
Des entreprises mises à mal.
Et puis des personnes très malades.
Et des deuils.
Il n’est pas question de se réjouir de cela.
Pourtant, il me tient à cœur de partager une intuition profonde, pour ne pas dire une conviction, une certitude, un message que je ne peux confiner :
Cette obligation de confinement est une bénédiction !
Parce qu’il va en sortir des merveilles. Fondamentales.
Et cela a déjà commencé.
Ce confinement invite l’humanité à se recentrer sur les sens et l’essentiel.
Elle va transformer notre rapport au monde, aux autres, à nous-mêmes.
A-t-on véritablement besoin de courir en tous sens ? D’envisager une illimitée croissance alors que la nature ne l’est pas ? Nous ne pouvons pas dominer la nature. Nous sommes la nature.
D’ailleurs, la nature, dans son infiniment petit, nous montre que nous ne sommes pas grand face à elle, et elle nous montre notre indécence à la déconsidérer, à la mépriser, à la polluer, à l’extérieur et à l’intérieur de nous, par des artifices toxiques.
Une société qui vit sur le tout matériel, la course au profit, au résultat est amputée d’une jambe superbe, nécessaire et utile : ses sens, y compris le sixième. La jouissance du moment présent, le ressenti, l’intuition, les émotions, la sensitivité.
Au fond de nous, nous savons que la société est littéralement tombée sur la tête.
C’est la tête qui prime : le yang. La dimension symbolique masculine : le mental, l’analytique, le rationnel.
Le cœur, les émotions, les espaces sacrés sont sacrifiés sur l’autel de la tête, du pouvoir, du dogme, des règles ubuesques préjudiciables aux humains et à notre humanité.
Le yin, la dimension féminine, est bafouée, violentée, minimisée. Elle est voilée, cachée, à l’ombre de nous-mêmes ! Notre fibre sensitive, sensible, est confinée.
Mais à quoi cela sert-il de vivre si ce n’est pour révéler notre humanité, notre sensibilité ? Notre nature profonde ?
Ce confinement forcé invite au déconfinement volontaire de notre vraie nature.
J’ai eu la chance de découvrir, dans les sagesses anciennes, grâce à ma quête éperdue du sens de la vie, du sens de ma vie, que c’est en traversant les ombres qu’on trouve la lumière.
Les ombres sont les peurs, les blocages, les choses peu agréables, pour ne pas dire pire.
Et c’est aussi ce qui est dans l’ombre. Caché, non encore germé, demandant à être dévoilé, mis en pleine lumière.
Le taoïsme montre la dynamique yin-yang qui invite à l’harmonie de ces dimensions en expérimentant les opposés, contraires et complémentaires.
Le noir sert à comprendre et savourer le blanc.
L’excès de yang nous met en quête de l’émergence du yin.
Trop de chaud nous incite à chercher la fraîcheur.
L’insupportable confinement nous invite au dé-confinement.
A désenfermer le trésor que nous portons au fond de nous.
Comme le suggèrent les sagesses anciennes, en particulier la tradition Hoponopono de Hawai, corroborée par Gandhi, et les découvertes récentes en physique quantique, le monde semble être le reflet de nous-même.
Si nous sommes soumis à une forme d’enfermement insupportable, c’est que nous enfermons au fond de nous des choses que nous n’osons mettre en lumière.
Souvent pour répondre aux attentes des autres, de la société, ou à cause de croyances limitantes, forgées dans l’enfance, souvent pour des raisons très logiques, par ce que nous avons vécu, et auxquelles nous nous sommes habitués.
Alors nous nous limitons nous-mêmes à cause d’une carapace de protection, car sortir d’une zone de confort semble aventureuse.
En effet, si nous avons en nous une blessure d’enfermement, qu’elle soit physique ou psychique, consciente ou non, l’enfermement est devenu une sorte de référence, une norme, une habitude. On ne s’en rend même pas forcément compte !
Cet enfermement est parfois tout simplement lié au fait que les parents, l’école ou la société n’ont pas cherché à identifier notre singularité pour l’exploiter, mais nous ont dicté ce que nous devions faire et être pour réussir, pour être aimé, accepté. Alors on a enfermé nos envies pour répondre à une norme extérieure, qui contraint notre vérité intérieure.
Pour être aimé. Car nous cherchons tous l’amour. Qu’on se l’avoue, ou pas.
Nous avons confiné notre raison d’être pour être aimés !
Alors que l'amour est au fond de nous. C'est notre raison d'être.
Nous nous empêchons d’être nous-même, car on a pris cette habitude. Notre cœur, notre essence, nous est devenu inconnu, caché derrière une barricade.
En outre, l'inconscient a tendance à préférer le connu qui fait mal à l’inconnu qui fait peur, même s’il recèle des merveilles : notre génie individuel, modelé par nos quêtes et nos talents innés.
Jusqu’à ce que le titillement de la blessure soit insupportable !
Jusqu’à ce qu’un énorme enfermement viennent en résonance avec elle.
Ce qui procure l’enfermement est considéré comme un “grand méchant loup”, alors que c’est un allié qui nous prévient que nous avons à accueillir cette blessure d’enfermement d’antan, qui rayonne encore aujourd’hui.
Accueillons cette blessure. Ne la confinons-pas.
Car elle demande à être utilisée dans notre vie, en osant sa polarité opposée : le désenfermement, l’ouverture, la mise en lumière.
Il nous est demandé de franchir nos propres limitations pour oser répondre à nos propres désirs, le sens de notre vie, en s’émancipant de règles abusives et ubuesques que nous avons pu nous fixer nous-même, en mimétisme des codes et règles qui nous ont été transmis dans notre moule d’enfance, et qui sont toujours présentes, sous des formes analogiques, dans la société, dans le monde de l’entreprise, dans notre vie privée et sociale.
Il nous est demandé un centrage sur nous-même, avec nos sens en éveil, pour discerner ce qui nous émeut et nous meut. Pour oser l’affirmer et le mettre en mouvement. Même si, et surtout si c’est différent de ce qu’on attend de nous.
Car il est urgent d’afficher notre différence. Notre nature profonde.
Je fais le pari qu’une fois la crise passée, de nombreuses personnes changeront de vie, au défi du raisonnable : par cœur. Car l’urgence est au dé-confinement de soi pour être en phase avec qui nous sommes vraiment. Pour être en harmonie avec soi, les autres, la nature, et le monde.
Si nous sommes nombreux à oser faire nos coming-out, nous serons de plus en plus nombreux à être en harmonie avec notre nature profonde. L’harmonie rayonnera alors autour de nous comme le suggérait Gandhi : “Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde”, et comme le proposait Confucius il y a 2500 ans.
Nous serons en harmonie avec la nature qui nous le rendra.
Elle n’aura plus besoin de nous envoyer des grands méchants loups ou petits méchants virus pour nous prévenir que nous avons confiné notre vraie nature.
Car ces “empêcheurs de tourner en rond” sont justement là pour nous faire prendre une tangente en nous montrant ce mouvement que nous avons à opérer à l’intérieur de nous : dé-confiner notre valeur ajoutée au monde.
Pour être en harmonie avec soi, les autres, et créer de la valeur.
Avec de vraies valeurs...
A commencer par l'Amour, confiné au fond de nous.
Nous sommes des particules de lumière densifiée en matière.
Nous sommes l'amour qui cherche à s'expérimenter par la matière, dans la dualité.
L'âme a tiers. Notre âme s'est incarnée. Laissons l'âme agir dans le corps.
Laissons tomber un peu la tête pour faire parler le cœur.
Et nous retrouverons la magie de la vie, par le mariage alchimique du yin et du yang qui nous conduira à l'unité, à l'harmonie à l'intérieur de soi, pour l'harmonie à l'extérieur de soi.
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